Direction artistique
Encre et pigments
Utopies humaines
Le travail sur l’auto portrait et le portrait amène ma réflexion vers un axe créatif autobiographique. Le mélange de pratiques témoigne de la manière dont j’appréhende mon réel, mon histoire et mon rapport aux autres. Mon oeuvre témoigne d’un ensemble de portraits et d’auto-portraits, on peut parler de multitude de figures copiées ou inventées. L’assemblage produit un trouble, que ces têtes, parfois ressemblantes, ne sont jamais identiques, tant par rapport à leur modèle que dans les relations qu’elles entretiennent entre elles. Ce ne sont que des questionnement sur le double, la copie, l’original, la duplication. Ces portraits sont comme un trait d’union d’espoir entre les peuples. L’humanité est au cour de mon travail et lui donne une dimension d’engagement culturel dont il est urgent et hautement pertinent d’en parler aujourd’hui.
Il est évident que le genre du portrait ne pouvait sortir intact des guerres de ces siècles passés. Il n’est plus possible de représenter l’homme à son avantage, de l’idéaliser, de le valoriser. Je crée en dessin, peinture, collage un nouveau peuple. Je mêle des visages qui ne pourraient peut être pas cohabiter réellement, créant un nouveau visage à partir de plusieurs extraits de tête. J’assemble, j’agence, je monte, j’entremêle, je crée des têtes d’hommes superficiels, créant un monde imaginaire, une nouvelle réalité à partir de divers fragments de visage.
Dans le noir et blanc, je rends compte des effets visuels que peuvent produire les dessins au stylo, feutre ou encre, notamment par des traits qui sont plus définis qu’en peinture et par les contrastes de noir et blanc. C’est la technique employée qui modifie la perception des compositions de têtes.
Dans mes compositions en couleur, je joue avec les relations des couleurs entre elles.
Nous sommes face à face avec des êtres artificiels, factices. J’ai pour fonction de faire naitre, apparaitre de nouvelles têtes. Chaque être vivant dépasse son ancêtre, ce qui produit une idée de graduation. Ce qui m’ouvre un imaginaire, un ailleurs plastique que j’ai choisi de dessiner, de peindre, d’assembler, d’agencer, de composer.